Čovek i inventivni život

152 Boxuxap I. M. Aypauñ

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Pour montrer que la conception matérialiste de la vie n'exclut pas la possibilité d’un monde vivant ayant les caractères d’inventions intentionnelles, nous admettrons que la vie et le monde vivant ne sont rien d’autre qu’une des voies dans lesquelles s’est engagée l’évolution du monde inorganique. L'apparition de la vie était donc, pour ainsi dire, à l’état potentiel dans les propriétés du monde physique, ainsi que l’évolution ultérieure du monde vivant. Car tout ce qui se passe dans le monde matériel n’est

qu'un enchaînement inévitable découlant de l'essence même de ce monde. La vie n’est qu'un épisode dans l’histoire infinie de la matière, mais un épisode extraordinaire, tellement différent de tous les autres événements physiques, astronomiques, géologiques, météorologiques dont la nature nous donne le spectacle, qu’on hésite ou se refuse même à ne voir en elle qu’une digression aventureuse dans le cours modéré du monde physique.

La vie a donc révélé des potentialités insoupçonnées de la matière,

À une époque lointaine de l’histoire de notre planète, la vie n'existait pas encore. Mais ce qui devait la constituer était déjà présent : éléments chimiques, potentiels énergétiques. Une connaissance approfondie de ce monde physique n'aurait pas permis de prévoir que la vie en découlerait, puisque même après coup le fait nous est difficilement concevable. De certains éléments chimiques groupés autour du carbone, animés par l'énergie des affnités chimiques, la vie est apparue. Puis, par une longue évolution, le monde vivant, dans toute sa diversité, a été constitué : et enfin l’homme est apparu, puis sa pensée, son génie inventif et les produits de celui-ci : notre technique, notre industrie, notre civilisation. Par conséquent, l’esprit humain et tout ce qui en provient était déjà à l’état latent dans la constellation du carbone. C'est le cas de dire que la matière nous a fait une grande surprise spirituelle.

Certes, on n’est pas obligé d'admettre ce raisonnement matérialiste. Mais une fois admis, on ne peut & priori repousser la possibilité de la présence de puissances psychiques inventives dans la nature, puisque, une fois au moins, le cas s’est produit par l’apparition de l’esprit humain, considéré comme un terme de l’évolution de la matière constituant les êtres vivants.

Dans le monde inanimé ce cas ne s’est pas produit : aussi loin qu’y pénètre notre vue et notre pensée scientifique, nous ne découvrons pas de facteurs spirituels à l’œuvre. Et, d'autre part, ce monde n’en réclame pas pour être compris, — jusqu'aux limites que la science peut atteindre — dans son comportement et son évolution. Par contre, dans le monde vivant ces facteurs existent, ils y sont actifs : notre pensée. notre esprit en sont la