Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

DANTON EN ANGLETERRE, 9

leyrand et Danton, en avaient aussitôt reconnu le danger et s’y étaient énergiquement opposés! Danton doublement : en résistant à La Fayette et à Bailly dans le conseil et obtenant que la loi martiale, qu'ils réclamaient à cor et à cris, ne serait point proclamée ; puis en s'Opposant, par la force, à la fuite du roi, en faisant retenir par la bride, par des gardes du bataillon des Cordeliers commandés à cet effet, les chevaux de l'équipage royal.

Preuves :

Aux Archives nationales de France, à Paris, on peut voir encore, écrite de la main du conventionnel et fixée par une épingle au parchemin qui enveloppe son confrat de mariage, la note suivante : « Je déclare que le dix-huit avril, étant réuni dans une salle de l'Assemblée nationale avec plusieurs membres du département, dans les conférences qui eurent lieu tant avec M. le maire que M. lecommandant général, ils m’ont paru, l’un et l’autre, par leurs discours, être constamment d'avis que le départ du roy devait être protégé par la force armée : — à Paris, ce 8 may 1791. — DanToN. »

L'Histoire parlementaire mentionne à ce propos un arrêté du club des Cordeliers et de la section du ThéâtreFrancais, du 98 avril, qui donne acte à ce dernier d’une déclaration par lui faite à ces deux assemblées contre le maire et contre le commandant général, comme ayant réuni et employé tous leurs efforts pour exciter le département à délivrer l'ordre de tirer sur le peuple, qui s'opposait au départ du roi. Cet arrêté est signé : Boucher de Saint-Sauveur, président; Leclère, Saint-Aubin et Momoro, secrétaires.

Les réponses de Danton au Tribunal révolutionnaire ne sont pas moins décisives :

« Ne me suis-je pas montré, lorsque l’on voulait soustraire le tyran (Louis XVI) en le trainant à Saint-Cloud ? N'ai-je point fait afficher au district des Cordeliers la nécessité de s’insurger?

(One sure Je me souviens effectivement d’avoir provoqué le rétablissement de la royauté, la résurrection de toute la puissance monarchique, d’avoir protégé la fuite

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