Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 243

Je viens d'écrire, ce même jour, à Marat, mais non pas sur le mème sujet. IL peut vous montrer ma lettre si bon lui semble.

Votre ami, THOMAS PAINE. Citoyen Danton,

N° 20.

MÉMOIRE

sur les rapports actuels de la France avec les autres Éluts

de l'Europe.

(A. étr., Corresp. d'Angleterre, 6° supplément, pièce 114.)

« Les principes d'après lesquels la France va former sa Constitution républicaine et organiser son régime intérieur ne peuvent plus s’allier, sous aucun rapport, aux maximes et au système de conduite dont se composait l’ancienne doctrine politique des nations. Il est aussi impossible à un peuple libre de porter, dans ses transactions avec les autres peuples, les idées et les sentiments des gouvernements arbitraires, qu'il l'est à ceux-ci de déterminer leur action politique d’après les principes de la raison, de la justice et de l'utilité générale. L'effet nécessaire d’une Constitution libre est de tendre sans cesse à tout ordonner en elle et hors d'elle, pour l'intérêt de l'espèce humaine ; l'effet nécessaire d’un gouvernement arbitraire est de tendre sans cesse à tout ordonner en lui et hors de lui pour l'intérêt particulier de ceux qui gouvernent. D'après ces tendances opposées, il est incontestable que rien de commun ne peut exister pour les moyens, puisque rien de commun n'existe pour l'objet.

« Il ne s’agit plus aujourd’hui, comme nous le conseillaient encore, il y à quelques années, des hommes célèbres dans la carrière politique, il ne s’agit plus d'adopter un système qui puisse rendre à la France LE RANG que son énorme consistance lui assigne dans l'ORDRE POLITIQUE, 04 LA PRIMATIE qui lui est due sous tous les rapports parmi les puissances du continent.

« On sait bien maintenant à quoi se réduisent toutes ces grandes idées de rang, de primatie, de prépondérance. On sait ce