Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 259

C'est ce que nous avons voulu rechercher.

La première pièce qui nous ait paru se rapporter aux pourparlers diplomatiques engagés en vue d'amener la cessation de la guerre en 1793, est un projet attribué à Mercy-Argenteau, publié par un journal anglais, la Gazette du Kent, à la date du 11 janvier; aussilôt inséré, critiqué, démenti par la Gazette nationale; le voici :

« L’Angleterre et l'Espagne seront médiatrices entre la France et les puissances coalisées; elles reconnaîtront la République française aux conditions suivanies :

« 1° La République renoncera à la liberté de l'Escaut et à tout projet sur la Hollande ;

«2% Elle laissera la liberté aux Bourbons de se retirer après la paix, et leur assignera un traitement convenable ;

« 3° Elle modifiera les décrets sur les émigrés en faveur de ceux qui n’ont point porté les armes contre leur patrie et en faveur des femmes des émigrés. Elle accordera une pension aux prêtres déportés ;

« 4o Les armées françaises évacueront la Belgique, le pays de Liège, l'électorat de Mayence, la Savoie el le comté de Nice; mais ces pays, avant de rentrer sous la domination des princes qui les gouvernaient, feront à leur constitution les changements qu'ils jugeront convenables, et ces constitutions seront garanties par la République française ; :

« 8° La République française gardera Avignon et le comitat, en accordant au pape des dédommagements ;

« 6° L'empereur interposera son autorité pour faire accepter aux princes possessionnés en Lorraine et en Alsace les dédommagements qui leur seront offerts par la République française ;

« 70 Tous les traités qui subsistaient avant la guerre, entre la France et les puissances coalisées ou médiatrices, seront suspendus et pourront être changés ou renouvelés, etc. »

Sauf le maintien de la République, c'était presque le statu quo ante bellum.

Mais en quoi ceci intéresse-t-il Danton ? En aucune manière ; cela ne le concerne pas.

Quant à ceux qui trouveraient modérées, de la part des coalisés, de pareilles propositions, nous leur ferons observer qu'au temps où elles furent mises en circulation, comme essai, nos armées n'avaient encore éprouvé aucun échec en Allemagne, ni en Belgique.

Il n’en fut plus de même après nos défaites d’Aix-la-Chapelle et de Nerwinden.

C'est à partir de celte époque que nous devons examiner une