Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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De plus, une lettre fort remarquable de Francais, de Nantes, délégué à la fête de la Fédération, en 1791, par cette importante ville, lettre datée du 29 mai de la même année, que nous avons publiée déjà dans l’Opinion du 6 avril 1885, et qui a été reproduite, ainsi que l’article où elle était intercalée (Le ruisseau de Danton), par la revue : La Révolution française, précise avec beaucoup d’exactitude l’époque à laquelle celui-ci dut, au plus tard; entrer en relations suivies avec les libéraux et les républicains anglais.

Français demandait au président des Cordeliers de vouloir bien s’entremettre afin que les sections rassemblées pour délibérer sur la révolution de Pologne envoyassent à Londres une députation qui y assisterait à la fête commémorative du 14 juillet ; et il lui signalait, à cet effet, la présence à Paris de délégués anglais admirateurs et partisans de la Révolution : « Il serait digne de vous, monsieur, et des véritables amis des peuples, de demander que la cité de Paris fit une députation à la cité de Londres. J'ai déjà rempli cette mission au nom d'une grande société, mais la ville de Paris donnerait une autre importance et un grand caractère à cette démarche, unique dans les annales du monde... Comme vous jouissez d'une grande influence dans les sections, j'ai cru devoir m'adresser à vous et ne m’adresser qu'à vous. »

Nous ne mettons pas en doute, à cause même de cette notoriété, que le conventionnel n’ait eu, à cette occasion, avec Thomas Christie particulièrement, l’un des délégués britanniques, et par l'intermédiaire de Français de Nantes, des pourparlers qui amenèrent des relations définitives ; d'autant que la Nouvelle Biographie Michaud rapporte que pendant son séjour dans notre capitale, Christie fut bien accueilli par les principaux chefs du parti révolutionnaire. Ce qui nous confirme dans cette opinion, ce sont des informations que nous avons pu prendre à Londres par l'intermédiaire d’un ami très compétent, M. J.-C. Morison, auprès des survivants des envoyés de 1791, dont