Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
LES JACOBINS ANGLAIS. 39
En tout cas on peut affirmer qu'il n’y a pas, dans l’histoire, beaucoup d'exemples d'une haine internationale aussi âpre, aussi grossière, aussi aveugle et aussi concurent à l'égard de la-France
funeste que celle que 1 5 républicaine, George II, William Pitt, Edmond Burke
et tous leurs suivants.
Des esprits très distingués, en Angleterre, ont cru pouvoir considérer, au point de vue conservateur, le renégat de 1790 comme l'équivalent philosophique du comte Joseph de Maistre. Cela peut être vrai si l'on compare entre eux des écrits de même valeur mentale, morale et historique : par exemple, Îles Réflexions sur la Révolution de France et les Lettres sur les négociations de paix du premier auteur, avec les Considérations sur la France écrites par le second en 1796; mais au delà, si elle était légitime, l'assimilation ne serait pas flatteuse pour l’illustre auteur du Pape.
Cette différence ne doit pas faire oublier, cependant, que les libelles dont il est ici question méritent la même flétrissure. Comparés à de telles productions, les écrits généreux et glorieux des Priestley, des Price, des’ Paine, et surtout des Hume, des Turgot, des Condorcet, des Voltaire, des Diderot et des d'Holbach, font hautement ressortir la supériorité, la dignité, la sainteté de la Révolution, et toute la bassesse des défenseurs du trône et de l’autel.
À leurs extravagances, à leurs déportements, Stanhope, Fox, Sheridan et tant d’autres ne cessèrent, dans le Parlement et au dehors, d’opposer la saine politique, la justice, la vérité et le raison.
Mais ce fut bien autre chose dans le grand publie, où les écrivains et les orateurs des Sociétés populaires ne s’arrêtèrent pas non plus de combattre les Tories et de venger de leurs insultes la légitimité et les principes de notre Révolution.
Déjà, en 1790, lord Stanhope avait, écrit au duc de La Rochefoucauld, membre de la Constituante française une lettre que celui-ci s'était empressé de remettre au président de l’Assemblée, qui en avait donné lecture à la