Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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Reste, il est vrai, la question des amorces.

Cette question a longtemps présenté des doutes; mais, pour nous, ces doutes sont tout à fait dissipés. Et, en effet, il ne s’agit plus d’inventer ni amorcoir ni cartouche nouvelle. Le problème se réduit à fixer la capsule à l’ancienne cartouche, qui n’a besoin d’aucune modification; ce qui simplifie singulièrement l'opération, et permettra d'employer nos munitions dans leur état actuel sans rien changer à leur .confection, et en se bornant à chercher le meilleur moyen d’attache. Nous savons que de bons esprits sont retenus par la crainte d’occasionner à l’État une dépense qui deviendrait inutile si avant peu on trouvait un système préférable à celui qu’on se propose d'adopter. Mais une crainte semblable, si elle avait existé, aurait empêché nos ancêtres d’entrer dans le système du fusil à silex; car, eertes, si l’on attendait toujours la perfection pour se décider à entreprendre quelque chose de nouveau, on ne changerait jamais rien, et par conséquent on resferait à jamais stationnaire. Nous devons ajouter que le fusil à silex lui-même a subi un grand nombre de modifications, qu’il ressemble bien peu aujourd’hui à celui qui avait été adopté d’abord. Il a fallu plus de quatre-vingts ans de pratique et une série de modifications diverses pour arriver au modèle de fusil de 1777 et à celui de 1822, reconnu enfin le meilleur, mais qui ne tarderait pas à subir quelques changements s’il devait continuer à être mis en usage, et si un nouveau mode ne devait pas être adopté.

Je répondrai maintenant à quelques observations de M. le général Rogniat, qui a fait lui-même la critique du fusil à silex, en signalant tous ses inconvénients. L’honorable général paraît très-préoccupé de la difficulté que présente le mode d’amorcer le nouveau fusil. Il pense que le placement de la capsule sur la cheminée offre de sérieuses difficultés, surtout à cause de l'émotion et du trouble que le combat peut occasionner parmi les troupes; mais celle opération, qui consiste