Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

fe Len à coiffer la cheminée avec une capsule en forme de chapeau, est beaucoup moins délicate que celle de remplir le bassinet de poudre.

Nous voyons, en nous reportant dans les anciens temps, que ce fut là la principale objection contre l’adoption du fusil à silex. On disait alors : Comment-voulez-vous qu’un soldat qui se trouve en présence de l'ennemi ait assez de présence d’esprit pour jeter les yeux sur le bassinet et le remplir de poudre ? Il arrivera le plus souvent qu’il versera la poudre à côté du bassinet. Cet inconvénient, quoique réel, n’a pas empêché d'adopter les fusils à silex.

Eh bien, si vous comparez l'opération d’amorcer le fusil à silex avec celle qui consiste à coiffer la cheminée d’un fusil à percussion, vous trouverez que la seconde est beaucoup plus facile que la première; car on peut mettre la capsule sur la cheminée en quelque sorte les yeux fermés, cette dernière opération exigeant bien moins d'attention de la part du soldat.

L’honorable général semble donner la préférence aux fusils à réservoir d’amorces, surtout quand ce réservoir est extérieur. Eh bien ! c’est précisément ce qui a été le plus souvent repoussé par le comité d'artillerie. La première qualité d’une arme de guerre étant la simplicité et la solidité, tout ce qui complique une arme à feu la rend moins parfaite et surtout moins facile à manier, et par conséquent moins apte à être confiée aux mains de la troupe. A cet égard, on n’a rien trouvé encore de complétement satisfaisant, pas plus que pour les accessoires, qui peuvent être abandonnés sans inconvénient, car la cartouche, portant sa capsule, y suppléera avantageusement. Ainsi, messieurs, le moyen de fixer la capsule à la cartouche est trouvé; il aura bientôt la complète sanction de l'expérience, et alors toutes les conditions de la transformation se trouveront remplies. J'ajouterai seulement que l'État