Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

= conformant aux instructions qu’il avait reçues de l’administration, n’a pas épargné aux colons de salutaires avertissements, un peu tardifs peut-être pour amener un résultat immédiat, mais que l’expérience, bien chèrement payée, n’a pas manqué de confirmer, en mettant au grand jour tous les inconvénients de la dissémination.

L'honorable général de Castellane s’esl montré tristement impressionné de l’état fâcheux de la ville de Bonne, sous le rapport de la salubrité, à l’époque où il s’y trouvait. Je dois dire que depuis lors les causes de l’insalubrité de ce lieu ont beaucoup diminué, par suite des dessèchements pratiqués aux environs. En effet, toute la partie de la plaine qui avoisine la ville se trouve aujourd’hui entièrement desséchée, et l’on doit croire qu’il y aura désormais bien moins de malades. Il faut aussi remarquer que les maladies ont beaucoup perdu de leur intensité; que les malades restent moins longtemps dans les hôpitaux, et que les décès y son beaucoup plus rares, ce qu’il faut attribuer à ce que nos officiers de santé connaissent mieux aujourd’hui les moyens curatifs et les soins exigés pour la convalescence.

Ensuite l’orateur s’est plaint de la tenue de nos troupes en Afrique. Mais cette tenue ne peut être aussi soignée que dans une garnison de l’intérieur : cela tient à ce que nos soldats se trouvent pour longtemps confinés dans des camps éloignés des ports d’arrivage.

Malgré les efforts de l'administration pour effectuer dans les délais prescrits les remplacements de l'habillement, il y a souvent des retards, non par manque de soins de la part des dépôts, mais par suite de la difficulté ou de la rareté des communications. Ainsi les envois sont d’abord dirigés sur Alger, où il faut ensuite attendre des occasions quelquefois très-rares pour pénétrer dans l’intérieur. De là résultent des retards considérables ; mais, malgré ces obstacles, la tenue du soldat est encore telle qu’elle pourrait satisfaire les esprits