Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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les plus exigcants, quand d'ailleurs ils savent Lenir compte des difficultés qui proviennent des distances et de la nature même du pays:

Quand on considère attentivement la situation de nos troupes au delà de la Méditerranée, on se sent redoubler d’estime pour cette brave armée. Les jours de combats sont des jours de fète pour nos soldats d'Afrique; ce qu’il y a de pénible pour eux, c’est la vie inoccupée, isolée, presque solitaire dans des camps où ils luttent contre les maladies, le climat et l'ennui; aussi leur résignation stoïque est-elle audessus de tout éloge, et nous pensons qu'ils doivent être admirés autant pour la patience et l'abnégation d’eux-mêmes avec laquelle ils supportent les fatigues que pour l’intrépide courage qu'ils ont fait éclater en toute circonstance, et dont ils viennent de donner des preuves récentes sous les yeux des fils du Roi. (Très-bien ! irès-bien !)

Quant à la manière dont l’armée d’Afrique est traitée, je ferai remarquer qu'elle jouit complétement de la solde et des prestations en nature d’après le tarif de guerre. Il est vrai que pendant trois ans nos troupes slationnées dans l'Algérie recurent un traitement supplémentaire, semblable, pour la quotité et la dénomination, à celui qui fut accordé jasqu’en 1828 au corps d'occupation du midi de l'Espagne; plus tard, un vote législatif forca l'administration à retirer aux troupes de FAlgérie la jouissance de ce supplément. Cependant les sous-cfliciers et soldats conservent encore 5 centimes en sus du tarif de guerre, et l’on a maintenu aux officiers la moitié du supplément de traitement sous le nom d’indemnité d'ameublement. Le Gouvernement ne peut que s'associer à la pensée de l'honorable préopinant ; il fera tous ses efforts pour que la position de nos soldats d’Afrique recoive les améliorations qu’elle réclame; mais cette position n’est pas aussi fâcheuse qu’on a bien voulu le dire, puisque