Du role des légistes dans la Révolution : discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée la 3 novembre 1880

gi".

A la suite du serment du Jeu de Paume, les États généraux se constituèrent en Assemblée nationale. Les membres de cette Assemblée nouvelle adressèrent un appel aux députés absents, « qui voudront » disaient-ils — « partager avec eux, après la vérification des pouvoirs, la suite des grands travaux qui doivent procurer la régénération de la France. »

Dans cette Assemblée, les communes de France avaient envoyé 621 membres, et parmi eux on comptait 214 avocats et 158 officiers de justice.

Après avoir longtemps délibéré sur le point de savoir s'il députerait ou s’il ne s'abstiendrait point d'envoyer une députation à Versailles, le Béarn prit la résolution de participer aux travaux de l’Assemblée. Quatre députés du Grand-Corps furent nommés.

Pour le clergé, l'évêque de Lescar et l'abbé de Charritte (du chapitre de Lescar); et, pour la noblesse, le comte de Gramont, élu premier député, et le marquis d'Esquille. Les quatre représentants du Tiers-État étaient Mourot, premier député; Noussitou, avocat ; Pémartin, avocat ; et d’Arnaudat, seigneur de Cassaigne. Parmi ces derniers, le plus éminent par son savoir, ses talents de juriconsulte, ses vertus civiques, c'était Mourot. Il prit une part active aux travaux législatifs de la Constituante et la vie de ce vertueux patriote, racontée par un avocat de cette barre dont le nom est cher aux amis des libertés publiques (1), nous montre

(4) Émile Garet. — Mourot. — Étude biographique. — 1859.