Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

20 mars 1794.

« Lecture faite de la requête des citoyens P. F. Gret. J. M. Bolomay, J. F. Cosson, François Barbe, maîtres cordonniers. tendant à demander la rentrée de leurs ouvriers, mis hors la ville par notre arrêté de hier, et en étant opiné, arrêté de commettre le citoyen auditeur Claparède pour informer sur les dits ouvriers.»

8 avril 1794.

« Le citoyen Humbert a rapporté que d'après les instances faites par le citoyen Bolomay en faveur du nommé Jean, son ouvrier, mis ci-devant hors la ville avec d'autres ouvriers cordonniers, et vu que le dit Bolomay répond de sa conduite, il estimait qu'il y avait lieu de lui permettre sa rentrée ; ce qui lui a été accordé. »

A quel degré les Genevois étaient pénétrés de l'esprit corporatif, nul document ne le montre mieux que les procès-verbaux du Club des A mis de Jean-Jacques Rousseau, une des nombreuses sociétés révolutionnaires de l'époque ‘. Nous reproduisons ici les passages avant trait à notre sujet :

7 août 1794.

« L'Assemblée appuie une adresse des Joyeux qui exprime leurs craintes relativement au bannissement de quelques individus qui pourraient nuire à la fabrique ?.»

8 août 1794. « Sur la proposition du tribunal révolutionnaire qui demande l'opinion des sociétés sur les individus qui

1Nous devons la communication de ce document à la grande amabilité de M: E.-L. Burnet, auquel nous exprimons nos plus vifs remerciements.

? C'est-à-dire en exportant à Besançon ou aïlleurs les secrets de la fabrication genevoise.