Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

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3e ji] ne fait faire ces souliers qu'à un maître de la Ville (Maurice) chargé d'une nombreuse famille (6 enfants) et qui serait à charge aux établissements des secours publics sans cette entreprise. Ce maître cordonnier n’occupe pas plus d’ouvriers que le nombre prescrit par le règlement.

4° une des premières conditions de l’entreprise faite avec la Nation française, est d’avoir, en retour, des écorces pour l’usage des tanneries de Genève, et que sur 20 milliers, pour la fourniture desquelles ils sont d'accord, il en a déjà reçu une bonne partie déposée au moulin de la Coulouvrinière, et destinée aux citoyens Pestre et Woumard.

5° il apporte enfin pour dernière preuve qu’en pensant à ses affaires particulières il n’a rien négligé de ce qui peut contribuer au bien de ses concitoyens, c’est qu'il traîte, en ce moment, pour le prix de 400 moules de bois pour Genève en retour de ce qui lui sera dû pour ses fournitures. .

Les enquêtes faites auprès du citoyen Woumard ont été à l'appui des faits annoncés par le citoyen Buscarlet. Le citoyen Pestre ne s’est pas trouvé chez lui aux deux visites que je lui ai faites pour le même objet.

Conclusion (du rapporteur). Il résulte de ces diverses explications et démarches que les maîtres jurés cordonniers ne sont pas fondés dans leurs demandes, sauf nouvel avis de la

part du département. P.-F. Tixcry.

Ce 5 février 1794, l'an 4 de l'Egalité Genevoise.

A côté de cet esprit d’opportunisme !, allant jusqu’à la violation ouverte des règlements. les autorités genevoises font preuve. surtout à l'approche de la chute de l’ancienne république, d’une remarquable fidélité aux institutions corporatives, telles qu'elles avaient existé. Non

1 Cf. aussi le Conseil législatif, se déjugeant, à quatre mois de distance (décembre 1795-avril 1796) sur son autorisation d'importer des meubles neufs. (Bibliothèque de Genève. Gf. 568 IV/170).