Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

0 tive d’abolir l’organisation corporative, des citoyens en tant que consommateurs — essayaient d'y faire une brèche. Ils demandent que les privilèges des bouchers soient abolis et que le régime de la concurrence soit établi. Le « citoyen Lieutenant » demande même un préavis du pouvoir exécutif à cet égard; mais celui-ci déclare: « que dans les circonstances actuelles il n'y a pas lieu de rien changer à ce qui a été pratiqué.» (12 août 1703).

A partir de cette date, jusqu'au 12 mars 1794, nos sources sont complètement muettes sur la question de l'abolition des maîtrises. La pièce suivante ?, cependant, laisse supposer que l'agitation n’avait pas cessé et même qu'elle en était arrivée à susciter des passions très vives.

Extrait des Registres du Club fraternel des Révolutionnaires de la Montagne de Genève, dans la séance du mercredi 12 mars 1794, l'an 3 de l'Egalité Genevoïse, présidence du citoyen Dufour-Valentin.

L'ordre du jour est suspendu par une vive réclamation du citoyen Clerc, inculpé par Bolomay d’avoir parlé dans une séance contre les Maïitrises, et qui se trouve en cela menacé de devenir la victime de leurs plus chauds défenseurs. L’assemblée arrête qu'il sera fait une adresse aux Autorités constituées pour les engager à poursuivre cette affaire. Clerc, non satisfait de cet arrêté, demande en outre que le Président mette aux voix pour que l'assemblée déclare s’il est vrai où faux qu'il ait parlé contre les Maïtrises, et que, dans le cas où la déclaration témoignerait pour le faux, elle soit consignée dans le Registre, et qu'il lui en soit délivré un extrait à l'effet de faire publier par

! B. 302. p. 838.

: Nous devons la communication de cette pièce, qui quoique imprimée — semble être le seul exemplaire existant encore, à l’amabilité de M. le docteur Frédéric Rüilliet. Qu'il reçoive ici l'expression de nos meilleurs remerciements.

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