Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 95
au nom de l’Europe coalisée et des émigrés son insolent et imprudent manifeste, signa l’arrêt de déchéance, pour ne pas dire l’arrêt de mort, du prince qu'il prétendait servir. Les sections de Paris se déclarèrent en permanence, les fédérés marseillais et les faubourgs s’armèrent. La sanglante journée du 10 août vit la chute de la royauté.
Nous savons que Théroigne s'était prononcée pour la modération, se séparant des violents. Mais, devant le péril de la patrie, l’amazone du 6 octobre sentit la nécessité des résolutions viriles. Elle prit part à la lutte contre les Suisses, animant les patriotes du feu de son courage sous les balles ennemies. La lutte fut acharnée dans la cour du Carrousel, balayée par la mitraille. « Ge qui étonnait au milieu de ces scènes sanglantes, dit un témoin oculaire, c'était de voir les femmes et les enfants, les vieillards, que la curiosité seule attirait, se promener avec sécurité comme dans un temps de calme. Les femmes surtout n’offraient point sur leur visage les traits de la peur, et rarement l'expression de la sensibilité, tant l'injustice et la perfidie avaient lassé la patience du peuplet».
1. Moniteur du 12 août 1792.