Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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majorité se prononça en faveur de la suppression pure et simple de l’impôt sur le sel. « Que l’on nous délivre des vexations des traitants! » tel est le vœu général.

Ce même cri de sincère indignation se fait entendre chez les hommes de l’époque, philosophes, écrivains, ministres. Le souverain lui-même reconnaît le mal et exprime à plusieurs reprises le.d ésia , qu’il soit remédié aux fâcheux effets de la gabelle (1). « Une pareille bigarrure, effet du temps et de plusieurs circonstances, écrit Necker en visant l’extrême inégalité de la charge de l’impôt entre les provinces, a dû nécessairement faire naître le Césir de se procurer un grand bénéfice en portant du sel d’un lieu franc dans un pays de gabelle : pour arrêter ces spéculations destructives du revenu publie, il a fallu établir des employés, armer des brigades et oppôser des peines graves à ce commerce illicite. Ainsi s’est élevée de toute part dans le royaume une guerre intestine et funeste .. (2). C’est assez avoir vécu sous des lois de finances véritablement ineptes et barbares; c’est assez avoir rempli les prisons et les galères de malheureux qui ne sont souvent instruits de leurs fautes que par les punitions qu’on leur inflige, c’est assez avoir mis en guerre une partie de la société contre l’autre (3)! »

(1) Discours du roi aux Notables du 25 mai 1787. A. P. T. I. p-. 232 et Déclaration du 23 juin 1789. Daroz, Répertoire,T.XVII, p- 286.

(2) Op. cit. p. &.

(3) Administration des finances. T. IL. p. 97.