Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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la solidarité entre les habitants de la paroisse pour en assurer le paiement, est trouvé trop timide et rejeté par les sept bureaux de l'Assemblée. Le bureau de Monsieur, le futur Louis XVIII, réclame la disparition radicale de ]° « infernale machine de la gabelle », dont le nom seul jette l’effroi dans l’âme.

Le Comte d'Artois, également président de bureau à l’Assemblée des Notables, supplie sa Majesté d’épargner à son peuple les « rigueurs répugnantes à l'humanité même, sans lesquelles le régime de la gabelle ne peut se soutenir ». La Fayette demande en outre l'élargissement immédiat « de tous les malheureux que la gabelle a jetés dans les prisons ou aux galères ».

Le marquis de Montesquieu dénonce à l’Assemblée Nationale les impôts condamnés par la voix des peuples, celle des siècles et les cahiers précurseurs des décrets: « La gabelle, dit-il, les aides et les droits réservés doivent cesser à l'instant marqué par votre sagesse pour notre régénération » (1).

Dès le 16 septembre, le comité des finances soumet à l’Assemblée un projet de maintien de la gabelle avec adoucissement du régime et réduction du prix du sel. Ce n’était pas là une réforme suffisante. D’énergiques protestations accueillirent aussitôt le projet.

En présence de toutes ces propositions, des hésitations se firent jour au sein de l’Assemblée: la

(1) Æistoire parlementaire de la Révolution française par Buchez el Roux, T. Ill, p. 370.