Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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de répondre à cette enquête, lorsque la Révolution de février vint subitement, en levant le veto de la royauté, donner satisfaction à l'opinion publique si longtemps méconnue.

Le Gouvernement provisoire en effet, par le décret du 15 avril 1848, considérant que les citoyens doivent contribuer aux charges publiques dans la proportion de leur fortune ; que le gouvernement républicain a pour devoir et pour but de faire prévaloir dans la pratique cette formule de justice et d‘’humanité; qu'il est indispensable de supprimer ou de transformer les impôts qui pèsent le plus spécialement sur les pauvres : que de tous les impôts de consommation, celui du sel est le plus onéreux et le plus inique; que la santé du peuple, la prospérité de l’agriculture, le développement de l'industrie et du commerce en exigent impérieusement l'abolition; désireux enfin de réparer à l'égard du peuple une des plus criantes injustices des siècles passés.

Décréta l'abolition de l'impôt sur le sel à partir du 1* janvier 1849: en même temps était levée, moyennant le paiement d’un faible droit de douane, la prohibition d'entrée qui avait jusqu'alors frappé les sels étrangers.

Le gouvernement provisoire ne pouvait ni mieux faire, ni faire davantage.

Ces très intéressants considérants, qui précèdent le décret, montrent jusqu'à quel point, par sa résistance obstinée à des réformes nécessaires, le gouvernement de juillet avait ameuté l'opinion publique et soulevé d’impopularité contre le régime monarchique.

Malheureusement, ni les besoins financiers, ni les embarras politiques, ne permirent l'exécution de