Études historiques et figures alsaciennes

LA POLITIQUE FRANÇAISE DE GOETHE 81

gagnées pour toi-même : ils t'ont gardé dans

la solitude, afin de préserver ton sens pur. »

VII

Garder son sens pur, demeurer dans la sereine région de l'idéal, sans se laisser troubler par les contingences humaines, telle était la règle que Gœæthe s'était imposée, et à laquelle il s’efforçait de rester fidèle. I] côtoya, jusqu’à la fin de ses jours, des événements graves, sans y voir autre chose qu’un spectacle, et quelquefois les jugeant mal, parce qu'il dédaignait d'y appliquer son esprit. Le 2 août 1830, quand la nouvelle de la Révolution de juillet vient d’arriver à Weimar, son secrétaire Eckermann entre chez lui. Gœthe s’écrie en le voyant : « Eh bien, que pensez-vous de ce grand événement? Le volcan a fait explosion, tout est en flammes, ce n’est plus un débat à huis clos. C’est une terrible aventure, répond Eckermann; mais, dans les circonstances que l’on connaît,

et avec un pareil ministère, pouvait-on attendre 6