Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813

32 FERDINAND IV ET LE DUC D’ORLÉANS

— Mais, Sire, pardonnez-moi de dire que même quand cette promesse à la Reine de reprendre le pouvoir aurait été un motif suffisant pour le faire au milieu de toutes les difficultés, de tous les inconvénients et de tous les dangers qui se présentaient, il a été au moins bien maladroit de faire connaître cette promesse à lord William. Car cette révélation ne pouvait que l’exciter à insister encore plus fortement sur le départ de la Reine en lui donnant une preuve aussi forte de son influence sur Votre Majesté.

— Vous n'avez que trop raison, cela a été une grande maladresse ! mais que voulez-vous! elle est faite. à présent !

— Votre Majesté a été bien mal conseillée. Elle s’est fait un mal irréparable. Et cette manière furtive dont on a déterminé Votre Majesté à venir reprendre le pouvoir sans en rien dire à personne !.…

— Ah! quant à cela, je l'ai fait pour que personne ne vint au-devant de moi, qu'il n’y eût pas d’acclamations, comme Je savais bien qu’il y en aurait si le secret n’en était pas bien gardé.

— Il me semble que Votre Majesté n’aurait jamais dû faire cette démarche sans la participation de lord William Bentinck : mais on croyait par là lui en imposer, l’intimider ; on a toujours l'air de croire que le déploiement de la puissance de Votre Majesté doit en imposer. Hélas ! Sire, ce déploiement-là produit un effet bien différent, il ne fait que montrer votre faiblesse à découvert.

— Hélas! dit-il avec un soupir, ce n’est que trop vrai.

— Votre Majesté avait senti la nécessité d'entamer une négociation avec lord William Bentinck avant de reprendre le pouvoir, et il semble que la raison exigeait de la conclure, d’une manière ou d’une autre, avant de faire la démarche de venir tout à coup annuler le Vicariat au milieu de cette négociation.

— Que voulez-vous que je vous dise? La Reine était partie et je le lui avais promis.

— Mais Votre Majesté aurait toujours dû conclure sa négociation. Cette négociation ne pouvait se terminer que de deux manières. Ou les demandes de lord William auraient paru inadmissibles à Votre Majesté, et alors Elle aurait dû nécessairement renoncer à reprendre le pouvoir, ou Elle aurait accédé à toutes ses demandes, et alors lord William lui aurait