Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813
Êre
| avait ouflerts sur ce point, qu’ on n tourpour qu’il la chassât, mais qu’il ne le pouvait pas, qu'elle était sa femme, qu'il en avait eu dix-sept enfants, et qu il ne pouvait pas la chasser comme cela.
— Mais, Sire, lui dis-je alors, si Votre Majesté, son mari et son roi, ne croit pas pouvoir le faire, comment peut-Elle croire GE moi, son gendre, je puisse y parvenir ou seule-
ment m'en mêler? Elle doit sentir que je ne le peux pas!
— Tâchez au moins de lui faire donner de l'argent par Bentinck ; car on veut que je la maintienne sur ma liste civile, et je ne le peux De Cette liste civile est si peu de chose que
_ je ne peux pas m'en tirer, et la Reine est abimée de dettes. Le
Elle à ses diamants en gage. Il n’y a pas moyen de setirer
de tout cela. —..
Alors je représentai au Roi qu’on s’y était bien mal ais M que d'abord la Reine parlait sur l'Angleterre d’une manière qui était peu propre à lui obtenir des secours pécuniaires de ce côté-là et qui rendait embarrassant pour elle d’en recevoir.
— Eh! ce que vous dites là n’est que trop vrai, savezvous ? Mais la Reine, que Dieu la bénisse, elle parle, parle. Elle se fait bien du mal, et à moi aussi. Que ne fait-elle comme moi! Moi, je ne parle pas. J’enrage souvent tout aussi bien qu’elle, mais je ne dis rien. Je sais me taire. Plût à Dieu qu'elle le sût aussi !
% Quand j'eus fini de lire le projet de Note du Roï, Sa Majesté me remit un billet de sa main et signé de lui, qui était conçu 3 en ces termes : Ceci est ma réponse à la Note de lord William 3 3 Bentinck. Je lui rendis le billet et la note, en lui disant : "2 — Sire, il m'est impossible de me charger de porter cela à lord William Bentinck. — Mais pourquoi donc ? — Parce que, Sire, excepté la concession que Votre Majesté fait au sujet du prince de Cassaro! qu'Elle déclare n'être plus 2
1. Prince de Cassaro, ministre de l’intérieur et de la justice dans le cabinet imposé le 28 mars 1812 par lord William Bentinck au Vicaire général. Le prince de :Cassaro:n’en reste pas moins un des plus chauds partisans des droits de la famille royale, un des plus ardents adversaires de Bentinck et du nouveau régime qu’il voulait implanter en Sicile.