Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813

BERDINAND IV ET LE DUC D'ORLÉANS

qu'Elle doit toujours faire ce que veut l'Angleterre, et qu'en

lui cédant Elle ne peut courir aucun risque, parce qu'il est probable que, par ce système, Elle donnera plus satisfaction à l'Angleterre, et que si, au contraire, l’Angleterre avait un désir. secret de s'emparer de la Sicile, la complaisance de Votre Majesté lui ôterait tous les prétextes dont elle aurait besoin pour amener la réalisation de ses vues.

— Eh bien, puisque vous ne voulez pas porter ma note à Bentinck, qu'est-ce que vous me conseillez de faire?

— Sire, de l'envoyer chercher vous-même, de lui demander vous-même ce que vous devez faire pour donner satisfaction à l'Angleterre, et de le faire au plus vite, franchement et sans aucune réserve.

— Mais Bentinck ne me demande que quatre points. Dès que Je lui cède ces quatre points, tout est dit, et, si au lieu de cela je vais lui demander ce qu’il. veut, il me fera peut-être de nouvelles demandes... Je lui accorde les siennes et tout est fini.

— Sire, si Votre Majesté veut relire la note de lord William, Elle verra qu'il demande plus que les quatre points, puisqu'il demande que Votre Majesté prenne des mesures efficaces pour la sûreté présente et future de la constitution, etc. Pouvez-vous, Sire, vous tirer de ce vague-là sans vous être expliqué avec Bentinck, et ne vaut-il pas QUE pour vous en finir une bonne fois pour toutes et savoir à quoi vous en tenir, que de continuer plus longtemps dans le vague, dans l'incertitude et la crainte de ce que vous ne connaissez pas?

— J’ai une répugnance infinie à voir lord William. Cela ne s'arrange pas bien entre nous. Voyez-le, vous, parlez-lui de ma part; mais, moi, Je ne peux pas discuter avec lui.

— Eh bien, Sire, si Votre Majesté ne veut pas le voir, soit. Elle se prive, selon moi, du moyen le plus efficace et le plus noble de savoir à quoi s’en tenir ; mais Elle ne le veut pas, soit. Elle veut que j'aille le demander à lord William. Sire, c’est une commission très délicate pour moi, et Je ne manque pas d’ennemis autour de votre personne qui s’efforceront d’envenimer tout ce que j'aurai fait. Mais enfin, Sire, si vous croyez que Je puisse vous être utile, je suis prêt à à l’entreprendre. Je désire seulement, Sire, que vous vouliez m'écrire