Garat 1762-1823

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guère son aîné dans les derniers mois de sa vie, l'entourant des soins les plus affectueux et les plus tendres. Aussi ne faut-il pas attacher trop d'importance à cette anecdote qui veut que Garat ait pris quelque peu d'humeur des succès de son cadet. Un jour, paraît-il, que Fabry Garat venait de chanter en présence de son aîné, un auditeur vint demander à ce dernier son sentiment sur le talent de son frère : « Morbleu, s'écria le roi des chanteurs, ne saurait-on se persuader qu'il n'y en à qu'un par famille! » Que signifie cette boutade? Rien, surtout quand on sait le dévouement que mit Garat à enseigner son art à son jeune frère ‘.

Quand Fabry Garat était percepteur à Vaugirard, il recevait à dîner, tous les mercredis, un de ses neveux, Jules Garat, aujourd'hui médecin à Bordeaux, âgé alors d’une vingtaine d'années, fils de son frère Francisque qui l'avait envoyé à Paris suivre les cours de la Faculté. Les habitués de la maison de son oncle ne laissaient pas

1. Miel, Notice sur Garat, ouv. cit. — « Une particularité du caractère de Garat, c’est la bonne foi avec laquelle il recon-

naissait le talent d'autrui... » (Duchesse d’Abrantès, Histoire des salons de Paris, t. III, p. 194, ouv. cit.).