Garat 1762-1823

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lement tous les airs que celui-ci exécutait sur son instrument et les redisait tout aussitôt de mémoire. Il apprit ainsi une cinquantaine de mélodies différentes et, quoiqu'il fût alors à peine âgé de douze ans, il avait déjà l'oreille si délicate, si fine et si exercée, qu’en l’entendant les redire, « on distinguait facilement celles qu'il avait entendues exécuter au piano » dans la première institution qu'il avait fréquentée à Bordeaux, de « celles qu'il avait retenues du violon » du jeune professeur de Barbezieux.

Cette passion exclusive pour la musique le mena aux portes du tombeau. Obsédé par la même idée, il dépérissait d'une consomption lente et progressive dont les directeurs du Collège ne s'aperçurent pas au début. Quand le danger devint imminent, sa famille fut avertie de son état, mais il était bien près d'être trop tard.

Prévenu de la maladie de son fils, son père vint à cheval, accompagné de son frère Joseph, le futur conventionnel, voir ce qui en était. Ils trou-

vèrent l'enfant si mal que, sans hésiter et sans

1. Voir Nofice sur Garat (Revue encyclopédique), ouv. cit.