Garat 1762-1823

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perdre de temps, ils le ramenèrent sans débrider à Bordeaux, le portant tour à tour, sur le devant de la selle ou sur la croupe de leurs montures.

Les soins de la famille, ainsi que sa robuste constitution, eurent raison de la maladie du jeune Garat: mais la musique lui fut absolument interdite pendant de longs mois. On essaya de donner un autre cours à ses goûts; on chercha à Île distraire de sa préoccupation constante, mais assez inutilement.

Il y avait alors à Bordeaux des combats d'animaux, sortes de courses de taureaux qui se donnaient dans l’enclos de la Querrière, près du chemin de la Chartreuse, les après-midi des dimanches d'été'. On y mena notre valétudinaire qui y prit un certain intérêt. On le conduisit aussi, les jours de pluie, aux représentations du cirque Franconi, qui existait déjà à cette époque et était

fort en vogue à Bordeaux *. Ces différentes distrac-

1. Ces combats avaient lieu à trois heures de l'après-midi. Le prix des places était de 36, 24 et 12 sols. (Voir Journal de Guyenne, 1* juillet 1786.)

9. Antoine Franconi, le premier des écuyers de ce nom, naquit à Venise en 1138 et mourut à Paris en 1836 à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans. Il tint longtemps un cirque ambulant dont ses enfants prirent ensuite la direction.