Garat 1762-1823

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lui comme pour le fameux chanteur Caffarelli”, que son maitre, le vieux Porpora, tint des années sur une page de solfège, sans lui permettre de chanter une simple canzonetta et même, sur la plainte de l'élève, lui répondit qu'il la chanterait jusqu'à ce qu’il sût son métier?. Il est juste d'ajouter que grâce à ce procédé, Caffarelli devint le premier virtuose de l'Italie. Garat apprit alors aussi quelque peu le clavecin, ce qui était de toute nécessité pour comprendre les lois de l’art musical, beaucoup plus compliquées qu'on ne le croit généralement. Il fit marcher de front la lecture et la vocalisation, mais demeura néanmoins persuadé que la voix et le sentiment restent toujours les deux choses les plus nécessaires à un chanteur.

Sur ces entrefaites, il eut l'occasion d'entendre les principaux chefs-d'œuvre lyriques interprétés par les meilleurs chanteurs qui ne dédaignaient pas les triomphes provinciaux. Il entendit Lainez, cette haute-contre peut-être moins étendue que

juste et mélodieuse et, de plus, comédien accompli,

1. De son véritable nom Majorano. 2, Scudo, Le chevalier Sarti, 1 vol. in-18 jésus, L. Hachette, édit., Paris, 1861.