Garat 1762-1823

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au dire de ses contemporains; Lays, mademoiselle Sauval et mademoiselle Scio, première chanteuse du théâtre Feydeau. II ne manqua pas une des représentations de Castor et Pollux de Rameau ; d'Armide de Sacchini, d’'Alceste et d'Iphigénie de Gluck, données à Bordeaux par ces artistes exceptionnels*'. Il s’assimila à ce point ces diverses partitions, qu'il les chanta d’un bout à l’autre : ouvertures, rôles d'hommes, de femmes, etc. Pour arriver à ce résultat à peine croyable, il passait presque chaque jour de longues heures dans sa chambre dont il fermait contrevents et rideaux. Alors, dans le silence et l'obscurité, il s'essayait de cent manières différentes aux airs qu'il voulait apprendre, les vocalisant dans tous les tons, de toutes les façons, dans toutes les voix qu'il savait prendre avec une extraordinaire facilité.

Un soir, après avoir assisté pour la première fois, avec un de ses camarades, Azevedo, — devenu bientôt lui aussi un brillant chanteur et qu'il retrouvera plus tard à Paris, — à une représenta-

1. Detcheverry, Histoire des théätres de Bordeaux, 1 vol. in-8, Delmas, édit., Bordeaux, 1860 p. 309 et suiv.