Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 259

le sauvetage avec Clermont-Tonnerre et Malouët, conspirant, non contre la Révolution, mais contre la révolte; — et il faut d'autant moins douter qu’il ait accepté d'aller à Coblentz, éclairer les princes sur le véritable état des esprits, que la lutte soutenue par Louis XVI et Marie-Antoinette abandonnés de leur propre famille, dans le but de préserver la France de l'invasion, est désormais établie par des pièces incontestables (1).

Au 10 août, Virieu n'était point à Paris; aucun chroniqueur du moins n’y signale sa présence. Était-il demeuré à Turin, où quelques semaines avant il avait été chargé d'escorter M"° Clotilde de France (2)? Peut-être. Vers ce temps-là, continue le brochurier, « ilrevint dans sa famille et s'établit avec elle à Lyon. »

lei va réapparaître dans son plein jour le royaliste fougueux, recherchant, malgré qu’il reste démocrate, tous les moyens de défendre la monarchie. Ce n'est pas à l'étranger qu'il s’adressera, c’est aux ouvriers français. Sa conspiration ne sera pas celle d'une coterie, elle s’appuiera sur la foule ; c'est pour cela qu’il faut l’'admirer.

Le siège de Lyon, soutenu soixante-quatre jours durant par une population de 200.000 âmes contre la Convention; la faim, l'incendie, les maux de toutes sortes endurés pour la sauvegarde des libertés muni-

(4) Voir la Vie de Marie-Antoinelte, par M. de la Rocheterie. L. IT. Paris, Perrin, 1889.

(2) Sœur de, Louis XVI, mariée à Charles-Emmanuel-Ferdinand, roi de Sardaigne,