Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LES ÉTATS GÉNÉRAUX. L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE 13i

Dans un récit que Morris a recueilli à l'étranger, le Comité diplomatique apparaît comme l'autorité avec laquelle négociaient alors sous main les puissances étrangères : « Ce matin . (30 janvier 1797) je vais voir M. Elliot, avec lequel J'ai une longue conversation. Il me conte que, du temps où Pitt terrorisait l'Espagne, il fut effrayé à l’idée que la France s’attacherait au pacte de famille et l’envoya, lui, Elliot, pour négocier avec le Comité diplomatique ; que tout leur fut soumis et que les termes ayant été adaptés à leur goût, deux couriers furent envoyés à Madrid, informant la Cour qu’à moins qu’elle n'y accédât, elle ne devait point compler sur l’aide de la France. Cela amena le traité conclu par Lord St-Helen'’s et ouvrit la >orte à des communications confidentielles entre les ministres anglais et les leaders en France, à savoir Mirabeau, Barnave, etc. A cette occasion, Mirabeau lui fit la proposition qu'en cas qu'une guerre éclatât sur le continent, les Flandres seraient déclarées neutres, comme pendant la guerre de sept ans. Étaitil au pouvoir des ministres du roi de ramener à effet une pareille stipulation, à une période ultérieure, je Fignore ; mais, certainement, si cela avait été, ils auraient eu grand tort de s’engager dans une guerre !. »

Il y a plus. Morris a correspondu avec certains comités. C’est d’abord le Comité de Constitution, le premier, celui où siégeaient Mounier, Bergasse et Lally-Tollendal. Le 26 juillet 1789, Mme de Flahaut lui demande s’il veut aller à Versailles pour conférer avec le Comité qui prépare la Constitution. « Elle est chargée par un des membres de me présenter celte requête? ». Par une singulière coïncidence, dès le 24 juillet, il avait commencé à rédiger ses idées sur ce sujet et il avait montré cet écrit à M. Mac Donald, qui en avait été vivement frappé *?. Mais à ce moment il est sur le point de partir pour Londres et ne veut point retarder son voyage. Il termine l’exposé qu'il a commencé et l'explique à Mme de Flahaut. Puis il le traduit en. français et va le porter à celle-ci le 28 juillet. Mais là il trouve qui il n’attendait pas: « Monsieur n'est pas allé à Versailles, comme il en avait l'intention. C’est malheureux.

1. TI, p. 256. — 2, TI, p. 18Q: ci dessus, AGO ONE Lip 0