Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LES ÉTATS GÉNÉRAUX. L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE 171

: étrange que cela puisse paraîlre, la présente guerre est, de art de la France, une guerre d'empire ; si elle peut se défendre, elle commandera au monde!. » En 1807, il pouvait donc, à bon droit, se vanter d’avoir sur ce point prévu l’avenir: « Que la France, écrit-il à cette époque, deviendrait le pouvoir dominant du monde, à moins qu'elle ne füt contenue par la sage et vigoureuse application d’une force supérieure, c'était mon opinion arrêtée, exprimée à ceux quelle pouvait intéresser en 1799, 1796 et 1797. Cette opinion n’a jamais changé. Elle fut formée en 1789, et insinuée dans les premiers mois de 1790 aux réflexions de ceux qui auraient pu alors non seulement sansellort, mais sans le moindre hasard, empècher bien des maux, en s'assurant la gratitude et les applaudissements de millions d'hommes. La providence en a ordonné autrement ?. »

Enfin, comment devancent encore des temps plus lointains et les malheurs qu'a vus ma génération, voici ce qu'il écrivait au comte Vorouzolf le 4 septembre 1807 (en français) : « Les raisonnements politiques se réduisent maintenant à des calculs sur la vie de l’empereur corse. La Confédération du Rhin, sion a le bon esprit d'en faire un corps d'États et non une anarchie, comme la ci-devant Confédération germanique, deviendra le frein de la France et le salut du monde. Qu’on metle à sa tête un grand homme, en y ajoutant l’Alsace, ct tout est sauvé. » Mais revenons aux jours de l’Assemblée constituante:

IX

Ce qu'il eùt surtout fallu à la: France dans le dernier trimesire de l’année 1789, c'eùt été, au centre, un gouvernement habile et énergique. On ne pouvait le trouver dans le roi, ni dans ses ministres actuels, les anciens ministres du pouvoir personnel ; mais ce pouvait être un ministère ayant en lui la force de l’Assemblée nationale, c'est-à-dire réunissant

1. TM p 3 TL p'A90.— 3, p.500