Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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Cependant le 17 janvier 1790 La Fayette songe encore à une combinaison ministérielle: « Il dit qu'un premier ministre est nécessaire. Je lui demande qui sera aux finances, si ee sera l’évêque d’Autun. Il dit qu'il ne ferait pas l'affaire ; qu'il est inférieur à la tâche. Que M. Touret pour le ministère de l'Intérieur et M. de Saint-Priest pour les Affaires étrangères iront bien : mais qu'il n’y a pas d’autres hommes suffisamment éminents. Je prie Mme de La Fayette, qui entre, de dire un nom. Elle ne le peut. Je signale que j'ai entendu dire que le vicomte de Ségur recherchait le ministère des Affaires étrangères. Gouvernay (sie) et elle déclarent que ce n'est pas ce qu'il lui faut !. »: Morris dès lors et très clairement se désintéresse de cette question. On le voit bien lorsqu'au mois de septembre 1791 il apprécie de la manière suivante les manœuvres de son ami Talleyrand alors tout dévoué à Mme de Staël : « Je soupe (7 septembre) chez le comte de La Mark, qui me dit que le but de Mme de Staël et de son évêque était d'obtenir la révocation du décret qui l’exclut du ministère lui et les autres et qui le réduit au rang d’un très | petit intrigant?. »

Mirabeau, lui, n’abandonnait point ses idées. Dans ses Votes pour la Cour, lorsqu'il fut directement en relations avec elle, il ne cesse de répéter qu'il faut des ministres qui soient présents à l'Assemblée, qui travaillent avec elle et qui la dirigent. Dès la fin de 1789, dans une lettre de la marquise de Saillant, sœur de Mirabeau, sont rapportées ces paroles émanées de lui : « Un nouveau ministère sera toujours mal composé tant que les ministres ne seront pas membres de la législature. IL faut donc qu'on revienne sur le décret des ministres. On y reviendra, ou la Révolution ne sera jamais consolidée ?. » Mais celui-là non plus ne devait pas réussir. Au second printemps après le mois où cette lettre était écrite, il était frappé par la mort.

Morris s’est montré envers lui implacable jusqu'au bout.

EME pr — 2 TT, p. 448. 3. De Bacourt, op. cit., t. I, P: 297 ; cf. 30€ note pour la Cour,t. IL, p.16 28° nole, t, I, p. 413 ; 36° note, t. II, p. 36.