Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LES ÉTATS GÉNÉRAUX. L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE 07

et lui dira qu'ayant obtenu communication de mon plan, à l'effet d'en corriger la langue, il le communique à S. M., mais avec l’injonction du secret le plus absolu’. » Enfin le 5 août c’est M. de Laborde qui le sollicite : « Il est mélanco lique au point de vue de la Situation du roi. Je lui dis qu'il n°y a pas de danger et j'indique d’une façon générale la coaduite que devrait suivre S. M. Il me prie de lui donner cela jar écrit. Je décline pour le moment. Il dit que le roi com rend bien l'anglais et que lui gardera absolument le secret, ce dont je puis être certain, vu qu'il a été pendant tant d’années le valet de chambre de Louis XV?. »

Le Journal d'août et septembre 1791 n'a que des renseiunements fragmentaires et, par suite, peu clairs, sur ce que: fut alors l'intervention de Morris. Mais lui-même l’a expliquée plus tard, d’abord dans une lettre du 27 décembre 1792 à Washington, puis dans une longue note écrite en français et trouvée sans date dans ses papiers, mais que l'éditeur démontre avoir été rédigée en décembre 1796 à Vienne, pour les princesses de.la Maison de France réfugiés dans cette: ville *.

Il eût voulu que Louis XVI en acceptant la Constitution en signalât les défauts et en demandät dès maintenant la modification pour l'avenir : « Ge fut, écrit-ilà Washington, cette coalition (celle des Quatre-vingt-neuf et des Jacobins) qui empècha le roi d'accepter la Constitution d'une manière virile, en en signalant les défauts capitaux, en marquant les conséquences probables, en les appelant à l'examiner de nouveau et en déclarant que sa soumission à leurs décisions résultail seulement de sa conviction que c'était le seul moyen d'éviter les horreurs d’une guerre civile. Ils virent que cette conduite: les rendrait responsables, et, bien que ce fût le moyen le plus probable d'obtenir dans Favenir une bonne Constitution et que cela eùt enchaïiné le roi aux principes qu'il aurait avancés. ils s'y opposèrent, parce qu une-bonne Constitution pareille: aurait été faite, non seulement sans eux, mais contre eux,

1, T. Ip. 443:— 2, TI, p. 145. — 3. Te Ep. 555 ct suiv.