Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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Il

D'autre part, le parti dominant dans la nouvelle Assemblée était républicain. Dès le 30 septembre 1591 Morris signale le fait à Washington : « La nouvelle Assemblée, autant qu'on peut la déterminer actuellement, est imbue des principes républicains ou, plutôt, démocratiques !, » C'était une Assemblée toute nouvelle, puisqu’aucun membre de la Constituante n'avait pu être réélu. Ses membres appartenaient presque tous à la bourgeoisie. L'ancienne haute noblesse en était totalement exclue et, par là, la représentation de la grande propriété foncière. La Marck disait : « On a calculé que les nouveaux députés ensemble n’ont pas, en biens fonds 300 000 livres de rente. » Le clergé y figurait, constitutionnel bien entendu, par un certain nombre de ses membres. Ce qui dominait, c'étaient les hommes de loi, les avocats de province. Elle comprenait d’ailleurs un grand nombre d'hommes remarquables : les anciens Constituants et les membres de la Législative fourniront les principaux éléments de la Convention.

La majorité, comme l'avait dit Morris le premier jour, } fut républicaine, et cela était logique. Les principes déposés dans la Constitution de 1791, l'égalité, la souveraineté du peuple, conduisaient naturellement à la République et, en les accommodant à la Monarchie, les Constituants avaient volontairement commis un de ces illogismes, qui sont parfois féconds, comme au xvr siècle la Réforme et le protestantisme. Les nouvelles couches, qui avaient fourni la Législative, poussaient la logique à fond. Le 4 février 1792 Morris écrit à Washington : « J'ai mentionné le parti républicain. Il est sorti tout naturellement de la: vieille secte jacobine ; car, lorsque les chefs, trouvant que tout était à peu près ruiné par le manque d'autorité, se furent mis eux-mêmes sérieusement à Fœuvre pour corriger leurs propres erreurs, beaucoup de leurs disciples, qui croyaient à ce qu’avaient prèché leurs apôtres,

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