Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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action personnelle à l’égard de la Cour, avec laquelle il avait maintenant des relations suivies. Il correspondait par Montmorin avec le roi, et écrivait souvent et directement à celuicit. Il correspondait avec la reine par Vicq d'Azyr et par Mme de Tarente. Lorsqu'il devint ambassadeur il eut des facilités nouvelles pour pénétrer à la Cour. Dans l'intérêt de la monarchie et du monarque, il s'employa surtout à deux choses.

En premier lieu, il chercha pour le roi des défenseurs utiles et énergiques. Ce qu'il voulait c'était un véritable coup d'État, mais il le voulait partant du cenure s’il était possible, et régulièrement accompli par un ministère énergique. Ce n'était que comme pis aller qu'il songeait à s'adresser à des généraux isolés. Aussi cherche-t-il constamment à relever les courages, à piquer d'honneur les hommes : il offre à toute occasion, l’entreprise. C’est ainsi que le 22 octobre 1791 il chapitre Montmorin : « Je lui dis qu'il s’est fait beaucoup de tort auprès de son ordre, en tant que noble; qu'il doit rester en place jusqu'à ce que sa réputation soit rétablie à leurs yeux ; et que l'envoi de l'abbé de Montesquiou près des princes, pour savoir quelle Constitution ils désirent, lui serait d’un grand secours à cet effet?» Le 2r décembre suivant, c'est Delessart qu'il entreprend: « Delessart, le ministre des Affaires étrangères, est chez Mme de Montmorin cette après-midi, et comme nous remuons pas mal de choses dans la conversation, après diner, je finis, en m'en allant, par lui dire que le rot est la seule pièce de bois qui flotte encore dans le naufrage universel. Il dit qu'il commence à le croire. Je recommande au munistre de la Marine de ramener à Paris les troupes suisses, sous le prétexte qu’elles sont trop aristocrates pour qu'on puisse se fier à elles aux frontières. Elles maintiendront l'ordre ici dans la confusion générale à laquelle on peut s'attendre. Je recommande que, sous un semblable prétexte, la cavalerie soit amenée dans un cercle intérieur. Il approuve cela ?. » Le 13 mars 1792, il dine en Angleterre avec Jaubert: « Je lui dis qu'ils devraient avoir pour ministre de la

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