Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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renseignements précis, qui deviennent très clairs lorsqu'on rapproche les mentions un peu brèves et énigmatiques du Journal de la note remise aux princesses de la maison de France en 1796.

Le 28 juin 1792 Monciel (alors ministre) lui dit « qu'il pense que La Fayette pourra servir d'instrument pour faire sortir le roi de Paris, et il compte sur les Suisses. Cette dernière partie du plan est la plus raisonnable‘, » Voici comment la note en français raconte le détail : « Parmi ceux que les circonslances avaient portés au ministère, se trouvait M. Terrier de Monciel, un homme que M. Morris) avait connu pour être fidèle au Roi, quoiqu'il eût des liaisons à juste titre suspectes. Il crut donc devoir dire à S. M. qu'elle pouvait s’y fier. Il en résulta qu'il fut chargé par elle de l'affaire la plus importante, c’est-à-dire d’aviser aux moyens de tirer le Roi de sa périlleuse situation. Il eut à cet effet des consultations fréquentes avec M. M(orris) et, parmi les différents moyens qui se présentèrent, celui qui parut le plus essentiel fut de faire sortir la famille royale de Paris. Les mesures étaient si bien prises à cet elfet que le succès en était presque immanquable. Mais le Roï (pour des raisons qu'il est inutile de détailler ici) renonça au projet le matin même fixé pour son départ, alors que les gardes suisses étaient déjà partis de Courbevoie pour couvrir sa retraite. Ses ministres qui se trouyaient gravement compromis donnèrent tous leur démission?. » Bien que tous les détails ne concordent pas, il est probable, je le répète, que cette affaire est la même que la première dont parle Malouet en s’en attribuant la direction. Or nous lisons dans le Journal à la date du 15 juillet 1592 : « Tous les ministres ont donné leur démission. Brémond me dit que Leurs Majestés ( flashed in the pan) ont raté, et que c’est la cause de la démission. Je m'y attendais. Il dit qu’elles

* ont fait des reproches à Monciel, qui a répliqué vivement. Sur le fondement de ces reproches nous préparons le thème d'un discours pour Monciel, en vue de frapper un coup encore plus important si Leurs Majestés deviennent coulantes

LA LÉGISLATIVE. — LE ro AOÛT 245

TTL pong 2- REP. 1057.