Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

Abu Den GOUVERNEUR MORRIS 1

On a pu remarquér que Morris, parmi les partis qui con courent à demander la guerre, en signale un qui voudrait établir une république fédéraliste. Ce n’est point la seule fois qu'il parle de ceux-là. Le 17 juin 1792 il écrit à Jefferson : € Ainsi pendant qu'une grande partie de la nalion désire ren-* verser ce gouvernement afin de rétablir la forme ancienne, et pendant qu'une autre partie, encore plus dangereuse par sa position et par le nombre de ses adhérents, désire introduire la forme d’une république fédérale, les hommes modérés, attaqués de tous les côtés, ont à lutter contre une force immense. Je ne puis pousser plus loin ce tableau, car mon cœur saigne quand je pense que la plus belle occasion qui s'est jamais présentée pour établir les droits de l'humanité dans tout le monde civilisé est peut-être perdue et pour toujours! » On peut rappeler que dès 1790 les Actes des apôtres signalaïient comme ayant été discutée au Palais-Royal la question de savoir si la France serait une démocratie royale ou un gouvernement fédératif, et ils signalent comme partisans de ce dernier Éhapelier, Charles de Lameth, Condorcet et Blin?. Sous la plaisanterie et la charge il est difficile de distinguer ce qui est vérité et ce qui est invention. Mais, on le voit, l’accusation qui devait en 1793 tomber sur la tête des Girondins, se formait depuis longtemps.

ta TL. I, p. 545. Dans les lettres de Rivarol publiées en 1820, on lit, à la date du 22 septenbre 1701, p. 47: « Tout ceci suppose... qu'il n'arriverä pas que la prochaine législature se déclare constituante et propose une république fédérative, »

2. No IX, p. 7 et suiv.