Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LA RÉPUBLIQUE; LA CONVENTION 265

santes. Gela était écrit dix jours avant la mort de Robespierre, et peu après M. Monroe arriva !. »

Le 13 août 1704 Morris présentait son successeur et déposait ses fonctions avec un véritable soulagement ?. Cependant le 12 octobre suivant on lit dans le Journal, dont il a repris la rédaction : « Pour ce qui me regarde personnellement, j'ai du moins la consolation de n'avoir fait aucun sacrifice de ma dignité personnelle ou de la dignité nationale et je crois que j'aurais tout obtenu, si le gouvernement américain avait refusé de me rappeler : » Ceci était écrit à Seineport, où il était revenu pour quelques jours et d'où il partit pour l’étranger. II

Morris avait lutté pour la monarchie; mais sa raison et sa science politique sont plus fortes que ses goûts et ses prélérences personnelles. Après le ro août il croit à l'établissement de la République en France, parce qu'il connait la logique des institutions et qu'il sait reconnaitre l'état de l'opinion, la souveraine maîtresse. Sans doute, il fait des réserves: mais sur le fait lui-même il est très nel. Dès le 18 août 1792, il écrit à Jefferson : « Si les forces étrangères étaient hors de question, je n’aurais aucun doute que la forme républicane s'établit aussi tranquillement et durât aussi longtemps que la moralité de la nation le permettrait. Vous connaissez l’état de la moralité ici et naturellement vous pouvez (si cela est nécessaire) faire le calcul vous-même. Mais la considération de la force étrangère est à cette heure l'objet prépondérant et Je crois que ses effets dépendront de son activité. Si le duc de Brunswick avance avec rapidité, beaucoup d'hommes dans les armées qui lui sont opposées se joindront à lui, parce que le dernier changement fournit à quelques-uns une raison et à d'autres un prétexte pour abandonner la cause qu'ils avaient épousée. Si, au contraire, ses progrès sont prudents et lents,

1. T. I, p. 78. — 2. T. IL, p. 66 ="3. (TT p To.