Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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LA RÉPUBLIQUE; LA CONVENTION 27

Le 24 décembre 1792 il transmet à Hamilton de plus sinistres appréhensions : « S'il est permis de juger d’après les apparences, il ya dans l'air une tempête semblable à celle de septembre. Maus le coup éclatera-t-il ou non, c’est ce qu'il est impossible de déterminer !. » Le 28 décembre à Washington : « Il est (presque) évident que la République doït être mise en pièces par les factions en lutte, même sans aucune intervention étrangère ?. » Mais il faut ajouter qu'en janvier 1793, dans la lettre en vers à Lady Sutherland, il présente autrement les choses sur ce dernier point. Il parle du manifeste de Brunswick: « Les Constitutionnels, auparavant si fiers, y virent leur destin ét trouvèrent qu'il valait mieux périr les armes à la main que de se rendre ou de fuir. Ainsi Brunswick fut obligé de combattre à la fois contre le parti Jacobin (Jacobile, pour le besoin de la rime) et contre les Feuillantins leurs ennemis (au lieu de Feuillants pour le besoin de la mesure), qui, sans lui, en seraient venus aux coups avant cette heure: ainsi la nation, unie par sa proclamation, déploya une force extraordinaire. »

Le 6 janvier 1793, Morris accuse les Girondins de conspirer avec Dumouriez : « On me dit que Vergniaud, Guadet, etc., sont maintenant les intimes de Dumouriez et que le présent gouvernement va être renversé, à commencer par Pache, le ministre de la Guerre. Vous aurez vu une dénonciation contre ces membres de l’Assemblée, à raison d'une lettre qu'ils ont écrite à Thierry, le valet de chambre du Roi. Cela aurait besoin d’une explicalion, mais elle ne peut être à présent d'aucune utiltét. » Le 7 mars 1793 il prédit à Jefferson, presque deux

la séance même du 16 décembre Camille Desmoulins s’écriait : « Si le décret passe, la France est perdue. » Cependant à la fin de son discours Louvet avait proposé, € d’après la motion de Brutus », l’article suivant : « La Convention nationale ordonne à tous les individus de la famille des Bourbons, à l'exception de la femme, de la sœur et des enfants de Louis Capet, sur le sort desquels elle se réserve de prononcer, de quitter le territoire de la République et celui qu'occupent ses armées, vingt-quatre heures après le jugement du ci-devant roi. » Réimpression de l'Ancien Moniteur, t. XIV, p. 762 et suiv,

1. ©. IL, p.14. — 2. T. II, p. 16. — 3. T. IL, p. 30.

h. T. IL, p. 27. Séance de la Convention du 3 janvier 1793 (Réimpression