Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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296) GOUVERNEUR MORRIS

À

mois à l’avance, la façon dont se fera leur chute : « Il se brasse une insurrection dont, me dit-on, l’objet est de détruire la faction de la Gironde. Je crois vous avoir annoncé déjà que le trépas du roi serait le précurseur de leur perte. La majorilé de la. Convention est clairement à la disposition de leurs ennemis !. » [l ajoute plus loin : « Il se fait de grands eflorts pour renforcer Dumouriez et de plus grands encore pour arrêter une nouvelle révolution, dont l’ellet serait, je crois, si elle réussit, la destruction de la faction qu'on appelle la Gironde, et qui s'appelle elle-même le parti républicain appliquant à ses ennemis le terme d’anarchistes. » Le 1g avril, écrivant à Jefferson, il est plus précis encore : « Les tentatives faites pour exciter des troubles dans Paris sont restées jusqu'ici sans effet, mais ce coup est réservé pour le moment où lés députés, actuellement en mission dans les départements seront de retour ?. » C'était du 25 mai au 2 juin que le plan devait s’exécuter avec un plein succès. Les Girondins, mis en état d’arrestation, étaient dès lors perdus. Le 25 juin, dans une lettre à Washington, Morris déclare qu'il est certain qu'ils ne feront rien pour se sauver: ils sont trop timides pour cela * Il est notable que lui, qui a mentionné longtemps auparavant les partisans d'une République fédérale *, ne relève contre eux aucune accusation dans ce sens.

Le 18 octobre 17093 il écrit à Washington : « Une grande et terrible crise semble être tout près de nous. On me dit

de l'Ancien Moniteur, t. XV, p. 4x : « Gasparin. — Je logeais cet été (1792) chez le citoyen Boze, peintre connu, qui a fait le portrait du roi. Nous causions souvent le matin ; nous parlions de la révolution en vrais sans-culottes. Vers le milieu de juillet, il changea de ton. Il me parla alors d’une négociation, qui se faisait par le moyen de Thierry, valet de chambre du roi, entre le château des Tuileries et plusieurs membres de l’Assemblée. Il me nomma ceux qui dirigeaient la négociation. Boze m'annonça qu'il avait un mémoire, demandé par le château et signé par Vergniaud, Guadet, Brissot et Gensonné. Il le donna à Thierry, qui le remit au roi, Le mémoire resta plusieurs jours au château ; il contenait plusieurs articles dont un concernait le changement de ministère. Le roi refusa toute complaisance à cet égard... Nous avons été bien étonnés que ce mémoire ne se soit point trouvé avec les papiers saisis “lans l'armoire des Tuileries. » Cf. ci-dessus, pp. 226, 227, 239. TI, p.4o. — 2. T. II, p.43. — 8. Ci-dessus, p.24. h. Ci-dessus, p. 253-4