Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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sur une population qui peut alors monter à près de trente inilhons d’âmes !. »

Il a également, à propos de la Louisiane, recherché les conséquences futures de l'esclavage maintenu, et prédit la guerre de sécession. « La question de l'esclavage domestique opérera contre nos gouvernements de quelque manière qu'ils la résolvent. Si vous prohibez l'introduction des esclaves, vous portez atteinte à l'intérêt privé de presque tons les citoyens. Si vous tolérez l'introduction des esclaves, vous signez el scellez la ruine des États du Sud?. Pour remplacer tout d'un coup le travail du noir par celui du blanc, il faut que vous persuadiez aux planteurs d'accepter la pauvreté jusqu'à ce que les champs à tabac et les rizières soient peuplés par les fils de Saint-Patrick et fortifiés par les bénédictions de la liberté et de légalité. Ne croyez pas, qu'aucun de nos amis ne songé à une séparation. L’acquisition de la Louisiane et le système philanthropique de gouvernement doivent fatalement placer le pouvoir politique en Amérique là où réside maintenant le pouvoir physique. Oh, comme jadmire ces hommes d'Etat merveilleux qui s'écrient : « Périsse un monde plutôt qu'un principe ! » Lorsque, comme d'ordinaire, le principe est faux, la maxime est parfaitement sublime’. »

Au point de vue de la politique proprement dite et du gouvernement son jugement, est moins sûr et manifestement influencé par ses idées sur la Révolution française : il applique aux États-Unis ses anciennes théories.

Il se laisse ainsi aller à des exagérations contre le par li adverse au sien. C'était celui des antifédéralistes où démocrates. En effet, celui-ci professait alors non seulement le respect de l'indépendance des États particuliers, mais aussi des principes démocratiques, qui étaient ceux de notre révolution : « Nos démocrates (de la Nouvelle Angleterre jusqu'au Sud) sont divisés entre diverses dénominations qui répondent en réalité à la différence qui existait en France entre les modérés et

x. T. II, p. 390. 2. 11 doit y avoir interversion fautive des mot prohibil eb counlenance, prohiber et tolérer.

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