Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 109

qui lui aurait donné la suprématie sur l'autorité des ministres , et assez près de la royauté pour la coudoyer et l'abattre.

Louis XVI fut prévenu de toutes ces manœuvres; mais 1] n'arrêta sa pensée qu'au fait qui avait éclaté. Il exila le parlement à Troyes, et par là il prévint de nouveaux troubles.

La France n'avait aucune unité, dans sa constitution ni dans ses lois. Les droits du pays, les droits de la royauté s'entre-choquaient, La justice, au milieu de ce conflit, était vacillante ; tantôt elle empiétait sur Ja monarchie, tantôt elle élargissait les libertés publiques. Elle était dominatrice des institutions, et les cours souveraines avaient le pas, bien qu'elles se courbassent pour saluer personnellement le monarque. Les remontrances étaient des murmures ; ces remontrances poussées par l'indépendance des grandes corporations de l'État, arrivaient plus vite. La noblessé faisait écho ; le clergé garda le silence. Les hauts dignitaires, après avoir tiré un pan du manteau royal, laissérent à nu la monarchie, et le peuple battit des mains.

Telle fut la mélée de suffrages, de force et de bruit qui se dressait devant le petit-fils d’'Henri IV: Louis XIV était entré un fouet à la main au parlement; Louis XVI livra sa tête pour solder les arrhes d’une révolution que les parlemens avaient appuyée.

Si Richelieu avait été présent à la revue de tous