Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

110 HISTOIRE

les empiétemens que la magistrature vintrequérir, ilauraitrelévé son camailrouge pour ensevelir tout ce petit monde fleurdelisé, et ces empiétemens n'auraient paru que comme une virgule dans les chartes de l'État. Mais c'était le génie de Brienne qui était en face de la toge, et la toge était portée par d'Éprémesnil.

Ce magistrat exalté avait été lun des chauds partisans de Mesmer et un enthousiaste de Cagliostro. Il interdit au comte de Lally-Tolendal la réhabilitation de son père, et chercha à con£tituer la magistrature en semi-Ftats-généraux. Les droits de la couronne, la constitution, l'existence des parlemens comme corps constituans, tout fut mis en délibération, en établissant en principe linamovibilité de ses membres.

Tous les actes qui tendaient à isoler la couronné étaient soutenus par le due d'Orléans; son but était de placer la volonté du roi à la remorque des priviléges nationaux. On voulait que cette volonté variät, selon les provinces où les vieilles franchises étaient en vigueur: c'étaient des chaînes usées par Le temps et qu'on rendait lourdes; elles insolidaient le pouvoir légitime; elles le laissaient sans force. Chaque province avait son parlement pour défendre ses droits; il n'y avait que le roi qui n'avait personne pour défendre les siens,

Les priviléges particuliers des provinces avaient une telle extension, que le monarque ne donnait