Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 111

plus d'ordres; il était tenu de les recevoir. La Bretagne avait ses États à part, la Guyenne avait ses capitulaires, le Béarn ‘entendait que le roi prêtât serment à sa constitution, avant que ses mandataires ne vinssent fléchir le genou devant le monarque, « dans la prestation de foi et hommage. » La nation tout entière, devant le serment du sacre, avait consacré l'humilité des rois, et la promulgation des libertés publiques.

Toutes Îes provinces étaient soulevées, le chef de l'État était le roi des alarmes. On lui recomimandait la pradence pour amoindrir sa condition de roi, et la France voulait être libre en renversant l’immuabilité du sceptre.

On allait placer du sang sous les pieds du prince qui portait le diadême, pour le faire chuter; sa tête allait être surchargée; toute la responsabilité des impôts allait attirer les malédictions du peuple, c'était le grand fracas du temps, du trône et des hommes qui allaient se broyer.

Voilà la marche des innovations, voilà la marche des coryphées de la révolution. En présence de tant de maux, le roi allait tenir un lit de justice sous la forme de séance royale; cette séance avait été précédée de toute l'acrimonie des adresses et des représentations parlementaires : plus on avait mis d'esprit à mesurer les mots , plus la violence restait au cœur, L'étiquette royale n'avait pu contenir toutes les ambitions; quoique respectueuses, elles débordaient l'autorité de la cou-