Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 119

« personne sans l'entendre. Elle est de tous les « temps et de tous les lieux; c'est le devoir de « tous les hommes, c'est aussi celui des rois.

« Ce n'est pas une des fonctions de Votre Ma« jesté de condamner elle-même les criminels; « cette pénible et dangereuse fonction, le roi ne « peut l'exercer que par ses juges; et les personnes qui se plaisent à voir sortir de sa bouche ce « redoutable mot « punition, » qui lui conseil« lent de punir sans entendre, de punir lui« même, d'ordonner des exils, des enlèvemens, « des emprisonnemens, blessent également et « l'éternelle justice, et les lois du royaume, et la « plus douce prérogative de la couronne.

« Si de fortes raisons motivent l'exil de M. le « duc d'Orléans ; si c’est une bonté que de ne pas « laisser deux magistrats exposés à périr dans des « prisons étroites, dans des lieux mal sains; s’il « faut qu’à leur égard ce soit l'humanité qui tem« père la justice, ils sont done bien coupables ? « C'est à votre parlement de les juger : nous de« mandons seulement que leurs crimes soient « connus.

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« Le dernier de vos sujets n’est pas moins in« téressé au succès de nos réclamations que le « premier prince de votre sang. Oui, Sire, non « seulement un magistrat, non seulement un ‘ prince, mais tout Français puni par Votre Ma« jesté, et surtout puni saus être entendu, de« vient nécessairement le sujet de l'alarme pue