Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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heurs de la patrie, et quand Necker .annonca « que toute la cour, et le roi lui-même, allaient « être réduits au pain de seigle, » il pouvait dire son med culpâ administratif. Le peuple alors s'écria avec douleur : « Nous n'avons donc que deux « partis à prendre : ou de nous vouer avec rési« gnation à la mort, ou de tenter tous les moyens « pour échapper à la faim qui va nous dévorer. » C'est alors que les factieux lancèrent ce mot d’ordre : « Puisque le roi ne peut pas vous nourrir, « cherchez donc ailleurs qui vous donnera du e pain? » D'Orléans était prêt à en donner, il était le roi des halles, il attendait son ovation au trône d'Henri IV; mais Henri avait nourri son peuple en le combattant, et d'Orléans, pour régner, l’affamait en lui touchant la main.

Les conjurés qui avaient pris la livrée des accapareurs, avaient associé à leur trafic des noms qui appelaient l'estime. Pinet, agent de change, avait recueilli bien des secrets d’'agiotage. Le roi forma un conseil à Marly; il manda Foulon , Flesselles, Berthier, d’Aligre, Lefebvred'Ammécourt, et Pinet lui-même. Tous ces hommes versèrent dans le sein du roi des confidences qui firent tressaillir plus d’une tête; d'Orléans les marqua pour la mort. Les greniers de réserve furent connus; les hommes qui avaient été pré posés aux achats de la ‘honte furent annotés : toutes les manœuvres qui avaient pressuré les besoins et qui rendaient la population Hivide, fn-