Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 91

du juste et de l’injuste, cet important fonctionnaire conclut à ce que les personnes arrêtées fussent l’objet de certaines mesures de précaution, c’est-àdire qu’elles fussent indûment et définitivement retenues en prison.

Et pourtant, les lois mêmes de la constitution de l'an VIII entouraient de certaines garanties la liberté individuelle, exigeaient que les citoyens n’en fussent privés qu’en vertu d’un jugement formel; mais il s'agissait bien de la loi et de la constitution sous la domination du bandit, décoré du titre d’empereur, qui tenait la France asservie; et les valets valaient encore moins que le maitre. Ordre fut donné de maintenir dans les cachots de l’empire tous les individus arrêtés, sans autre forme de procès. Et l’on n'avait pas trouvé l’ombre de conspiration! Car, à l'exception du général Guillaume, qui était entré dans la voie des aveux, et encore avec beaucoup de réserve, aucun des membres du comité de la rue Bourg-l’Abbé n’avait révélé le secret de la conjuration. Après des interrogatoires sommaires, Demaillot, Rigomer Bazin, Malet, Florent-Guyot, Ricord et leurs compagnons virent se refermer sur eux les lourdes portes des cachots del’empire, ets’évanouir ces doux rêves de liberté, à la réalisation desquels