Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 95

pas un cœur humain. Qu'attendre de Phomme qui avait foulé aux pieds toutes les lois de la morale et de la justice!

Un décret, précédé d’un exposé des motifs où un légiste du temps avait pris à tâche de démontrer l'utilité des prisons d'Etat, donnait bien aux prisonniers un traitement en dehors de la nourriture; mais les fonds affectés à cette destination étaient presque toujours détournés en route, en passant par Padministration de la police générale, et de cet argent une bien faible parcelle arrivait aux mains des pauvres détenus.

Done, je le répète, il fallait une âme fortement trempée pour résister aux tortures de la prison, pour ne pas sentir chanceler dans son cœur la fierté républicaine, pour ne pas s’abaisser à quelque sollicitation devant le parvenu du crime de Brumaire.

La police, malgré toutes ses recherches et toute son habileté, n’avait pu réunir contre les membres du comité de la rue Bourg-P Abbé que la dénonciation d’un misérable, dont le nom est connu aujourd’hui, et les révélations arrachées à la faiblesse des généraux Guillaume et Guillet. Tous les documents écrits de la conjuration avaient été, comme je l’ai dit, mis en sûreté; les vieux républicains compromis dans l'affaire avaient gardé un silence absolu; le complot