Histoire des deux conspirations du général Malet

118 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

jamais la République que pour l’étouffer plus sûrement le jour où ils en trouveraient l’occasion.

L’illusion de Malet fut de croire que les royalistes préféreraient sincèrement la République à l'empire, c’est-à-dire ce qui était la loyauté, le droit et la liberté à ce qui était le parjure, l’arbitraire et la tyrannie. L’expérience des douze dernières années était cependant bien faite pour qu’il se tint sur ses gardes, car l'immense majorité du parti royaliste s'était jetée entre les bras de Bonaparte, avait applaudi au guet-apens de Brumaire, avait salué empire comme une quasi-légitimité. Il crut évidemment à la sincérité des sentiments libéraux de ses nobles complices. |

Les princes de Polignac, dont les relations avec le général semblent encore attestées par l'intérêt que plus tard ils continuèrent de porter à Madame de Malet, craignant que ces relations n’éveillassent les soupçons des gens de police qui, de temps à autre, venaient inspecter la maison de santé du docteur Dubuisson, demandèrent leur changement. On le leur accorda sans peine, et, de la barrière du Trône, ils allèrent à la barrière d’Enfer, non loin d’Arcueil, dans une autre maison de santé. Là, assure un de leurs apologistes, ils continuèrent une propagande active pour assurer le succès de l’œuvre