Histoire des deux conspirations du général Malet

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conçue par le général Malet. La vérité est qu’ils ne furent pour rien dans l’entreprise de 1812, et qu’ils se contentèrent d’en attendre le résultat pour en tirer parti au profit de leur cause, s’il était favorable.

Sur ces entrefaites, arriva à la maison de santé du docteur Dubuisson un nouveau pensionnaire, auquel le général Malet ne tarda pas à accorder toute sa confiance, bien que ce personnage portât la soutane et que peut-être il eût dû paraître suspect à un républicain de vieille roche. Lui avait-il été recommandé par les princes de Polignac, ou bien, avec Padresse et la flexibilité des gens d’Église, s’était-il de luimême insinué dans les bonnes grâces du général? C’est ce que je n’ai pu savoir au juste.

Ce nouveau venu était un diacre nommé Lafon. Il avait été arrêté à Bordeaux au mois de septembre 1809, comme chef d’une association mystique de jeunes gens, et détenu, comme tant d’autres, sans jugement, sous l’inculpation de s’être associé aux intrigues du comte Alexis de Noaïlles, relativement aux affaires du pape, dont il aurait, au mépris des décrets impériaux, propagé les bulles fulminées contre Bonaparte.

Les charges relevées contre l’abbé étaient du reste si faibles, si insignifiantes, qu’au mois de juin de l’année suivante le préfet de police Dubois proposa