Histoire des deux conspirations du général Malet

124 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

en désastres ; nos plus vieilles phalanges avaient été ensevelies dans les gorges des montagnes de la Péninsule, et à présent on n’y envoyait guère, comme renforts, que des conscrits, braves sans doute, mais dont la jeunesse et l’inexpérience faisaient sourire les vieilles bandes espagnoles et les soldats aguerris de Wellington. Voilà ce que la France avait gagné à permettre une odieuse et criminelle agression. À l'intérieur, le mécontentement grandissait, grandissait toujours. Le mariage de Napoléon avec Marie-Louise était loin d’avoir été populaire. Les cris d'enthousiasme, les fêtes magnifiques, les adulations du monde officiel, des fonctionnaires publics, de toute la valetaille impériale, n’avaient pu donner le change aux esprits clairvoyants. On se rappelait Marie-Antoinette , celle qu'on avait surnommée VAutrichienne, qui était coupable d’une partie des malheurs de la France, et dont on n’oubliait la néfaste influence qu’en songeant à l’extrême sévérité de la Révolution à son égard.

Et puis, comment l’exaspération n’aurait-elle pas été croissant, quand on voyait disparaître les derniers vestiges de la liberté, quand le commerce et Pindustrie dépérissaient de jour en jour !

L’empereur en était arrivé à décider par décrets